mardi 13 octobre 2015

Ces femmes qui ont osé au nom de l'Évangile

Tous les étés, depuis plus de vingt ans, le temple de Bergerac est ouvert chaque jour de 15 heures à 18 heures pour une exposition sur le protestantisme.
L'intitulé de cette année : Ces femmes qui ont osé...

Douze panneaux présentent des pionnières remarquables par leur audace et leur résistance. Ils proviennent de l'exposition « Femmes d’espérance – femmes d’exception... ces protestantes qui ont osé », créée par les femmes du groupe d'Orsay.
La paroisse de Bergerac a réalisé pour sa part deux panneaux sur les fondamentaux du protestantisme.

Du XVIème siècle à nos jours, à la suite et dans l'esprit de la Réforme protestante, des femmes ont fait face aux défis de leur temps. Elles ont ouvert des brèches dans des sociétés inégalitaires et perturbées. En effet, dès le début de la Réforme, des femmes de toutes conditions, des couvents jusqu'aux cours royales, embrassent les idées nouvelles.

Marie Dentière, gagnée aux idées de Luther, fuit son couvent. Elle défend la Réforme dans une perspective féministe. Son audace la fait se heurter aux autorités religieuses de Genève. Elle est considérée comme l’une des premières théologiennes laïques féministes.

En 2002, le nom de Marie Dentière a été inscrit
sur le Mur des Réformateurs à Genève.
C’est le seul nom de femme qui y figure.

Katarina van Bora, oeuvre de Lucas Cranach l’ancien.










« Avons-nous deux Évangiles,
l’un pour les hommes, et l’aultre pour les femmes ? 
L’un pour les sages, et l’aultre pour les folz ? 
 Ne sommes-nous pas un en nostre Seigneur ? "
                                 
Marie Dentière, 
Espitre tres utile, 1539





En 1523, Katarina van Bora quitte aussi le couvent pour rejoindre la Réforme. Plus tard, elle épouse Martin Luther.

Au XVIIe et XVIIIe siècle, on trouve aussi des femmes exceptionnelles par leur détermination. C'est le cas de Marie Durand, emprisonnée dans la tour de Constance, à Aigues-Mortes, après la révocation de l'Édit de Nantes. C'est sans doute elle qui a gravé «résiste» dans la margelle du puits de la prison.


Au XIXe siècle, des femmes encore ont eu des initiatives remarquables. Ainsi, Catherine Malvesin fonde un refuge pour les prostituées, une infirmerie, une école de garde-malades, un internat pour jeunes filles, une école maternelle. Avec le pasteur Vermeil, elle est à l'origine de la communauté des Diaconesses de Reuilly.

Et que dire du XXe siècle? Madeleine Barot, Antoinette Butte, Suzanne de Dietrich font l'objet d'un panneau. Elles ont en commun d'avoir fait de la résistance aux idées nazies. Elles sont aussi à l'origine d'institutions et/ou de mouvements bien vivants dans le protestantisme: la Cimade pour Madeleine Barot, la communauté de Pomeyrol pour Antoinette Butte, le Renouveau biblique pour Suzanne de Dietrich.



Hôpital des Diaconesses à Paris. Bâtiment Caroline Malvesin et pasteur Vermeil.

Ces portes ouvertes ont permis à la paroisse de Bergerac de rencontrer différentes personnes de tous horizons, étrangers, français et même bergeraçois qui entraient pour la 1ère fois dans un temple.

Pour commander l'exposition «Femmes d’espérance – femmes d’exception... ces protestantes qui ont osé», voir http://femmesdesperance.blogspot.fr (le groupe d'Orsay est une association de femmes protestantes "cherchant, avec des croyantes d'autres confessions et d'autres religions, à approfondir les liens entre féminisme et foi chrétienne")


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