mardi 22 décembre 2015

Témoignages de nos paroisses sur l’accueil de réfugiés


A Reims - Augustin Rivo, aumônier des hôpitaux et Christian Dennis, conseiller presbytéral.

Fin février sont arrivées à Reims 14 personnes d’une même famille irakienne et chrétienne. Le diocèse catholique a organisé leur accueil en s’appuyant sur l’association St Vincent de Paul et en demandant l’aide de la communauté protestante. Ces personnes ont rapidement obtenu un titre de séjour avec l’appui de la Cimade et elles ont pu s’installer. Nous avons organisé un culte et un repas afin de faire connaissance de toute la famille. Et l’une des dames participe régulièrement à notre atelier de patchwork.

9 autres personnes liées à cette famille sont attendues dans un proche avenir. Le pasteur baptiste leur a procuré le certificat d’hébergement nécessaire et un agent immobilier s’est engagé à leur trouver un logement. Mais là encore l’association St Vincent de Paul est mobilisée, ainsi que l’Armée du Salut, la mairie, la préfecture….






Le Monde est chez toi… et nous l'accueillons

Mona, Ramera, Ibtisam, Rami, Abdul, Ammar
et l'Entraide d'Angers
L'Église protestante d'Angers-Cholet, par l'intermédiaire de son Entraide, participe à l'hébergement de migrants irakiens, pas directement mais en finançant l'Association "Tous Entrepreneurs pour la Paix". Cette association accueille à Beaupréau (49) une famille de 8 réfugiés irakiens chrétiens
depuis janvier 2015, qui a fui Mossoul.
Nous avons rendu visite à ces personnes qui ont vécu des moments difficiles dans leur pays ; elles ont perdu leurs biens et ont laissé de la famille et des amis derrières elles. On voit dans les yeux du grand père et de la grand-mère encore beaucoup de nostalgie. Mais quelle joie de voir leur volonté de s'adapter, de faire de projets : la grand-mère qui était malade a été opérée et va bien, les enfants apprennent le français à l'école, leurs parents valident leurs permis de conduire …

Cette fois, ce sont eux qui nous ont accueillis avec de succulents gâteaux irakiens et de grands sourires.
Merci mon Dieu pour ces échanges.
Une autre famille vient d'arriver à Beaupréau et sera accueillie par l'association qui met en place des "maisons du cœur" avec l'aide de sponsors.

Jean-François et Monique Griselin



En complément, la feuille de route rédigée par la paroisse de Vinsobres sur son expérience de l'Accueil de Réfugiés. feuille de route

Et pour approfondir, la FEP a publié un « guide de l’hébergeur » pour accompagner les familles dans l’accueil de réfugiés Guide de l'hébergeur
  





mardi 8 décembre 2015

Entretien avec le Pasteur Philippe de Bernard, aumônier protestant aux armées

Mission sans frontière : visiter, encore visiter, et écouter, prier !

le Pasteur Philippe de Bernard

FT : Philippe de Bernard, cela fait 25 ans que vous êtes aumônier militaire. Et avant ?
PdB : Je viens de la marine marchande où j’étais officier. Je participais à « la mission de la mer ». C’est une mission œcuménique qui se charge d’envoyer des témoins de la foi sur les bateaux, mais également de mettre des foyers conviviaux à disposition des marins quand ils débarquent dans tous les grands ports du monde.

FT : L’aumônerie s’inscrit donc dans la continuité de votre engagement?
PdB : J’ai vraiment reçu un appel, alors j’ai étudié la théologie à Aix-en-Provence, puis en 1990 j’ai commencé mon périple : 2 ans en Allemagne, 7 à Brest, 5 en Polynésie Française, 7 à Nantes, et maintenant je suis aumônier pour la région Ile de France, Picardie, Nord, Pas de Calais.

FT : Pouvez-vous évoquer les moments les plus cruciaux de votre ministère ?
PdB : Sans conteste les événements extrêmement violents qui se sont passés en Côte d’Ivoire il y a maintenant 11 ans, en novembre 2004, dans un contexte très difficile entre la France et la Côte d’Ivoire. Dans un climat d’émeutes et de chasse aux étrangers, j’ai participé, bien modestement, à une mission de paix avec le pasteur ivoirien Dieudonné Carou. Nous avons pu sortir du camp où nous nous trouvions, en vêtements civils, et nous rendre à Yamoussoukro, la capitale politique, pour rencontrer différents responsables. Et le 15 janvier 2005 s’est tenue dans la basilique Notre Dame de la Paix la première rencontre de prière interreligieuse et internationale organisée par des aumôniers militaires. Je me souviens encore de la prière pour la paix de St François d’Assise, lue par à la fois par un général français catholique, un colonel major ivoirien protestant et un général de l’ONU musulman. A la suite de ces événements, l’ONU a institué une journée mondiale du soldat pour la paix.

FT: Diriez-vous que les religions, qu’on voit souvent comme des facteurs de guerre et de violence, sont au contraire des générateurs de paix ?
PdB : Oui, à condition qu’elles entrent en dialogue et qu’elles se respectent. J’ajouterai qu’il est essentiel, quand on arrive dans un lieu pour une nouvelle mission, d’aller rencontrer tout le monde, faire connaissance des uns et des autres, aussi bien dans le monde politique que dans le monde associatif et a fortiori dans le monde religieux.

FT : Aujourd’hui c’est la France qui vient de vivre des événements très violents. Vous avez apporté votre présence à la suite des attentats?
PdB :Dans les hôpitaux militaires auprès des blessés avec l’aumônier Françoise VINARD. Ma collègue le Pasteur Nathalie Guillet et moi-même nous nous sommes rendus spontanément le samedi 14 novembre à l’Ecole Militaire, afin de proposer notre soutien aux psychiatres et aux psychologues qui recevaient les gens touchés, de très près ou de plus loin, par ce qui s’était passé. Plus de 800 personnes ont été reçues, toujours très dignes, et pour certains encore dans l’incertitude sur le sort d’un proche. Nous étions là pour écouter, réconforter, répondre aux demandes individuelles de prière, mais sans rien d’officiel. Et je crois que nous avons fait œuvre utile, car les services psychiatriques étaient contents et nous ont intégrés au débriefing. Après mercredi nous avons continué à l’Institut médico-légal. La présence, l’écoute, c’est une mission essentielle !

FT : Philippe de Bernard vous avez une demande à faire ?
PdB : Il faut penser particulièrement à tous les soldats qui sont mobilisés, à l’étranger mais aujourd’hui ici aussi, en France pour l'opération sentinelle. Ils font des missions de 6 semaines, dans des conditions souvent difficiles. Il faut vraiment prier pour eux. Mais nous avons également besoin que des collègues pasteurs se proposent pour aller les visiter et les encourager. Nous ne sommes pas assez nombreux. Le ministère recrute pour des missions intermittentes de quelques jours par mois.


mardi 24 novembre 2015

Trois questions à… Dominique Colombier, aumônier des hôpitaux de La Rochelle et Rochefort

Dominique Colombier, pasteure de l’Église protestante unie de France, 
est engagée depuis cinq ans dans un ministère spécialisé : 
l’aumônerie des hôpitaux de La Rochelle et de Rochefort. 
La quête de sens bien présente - sous de multiples expressions - 
dans notre société dite sécularisée interpelle et vivifie son ministère.








On dit volontiers que l’Église est missionnaire ou qu’elle n’est pas. En tant qu’aumônier des hôpitaux comment vous situez-vous ?


Le lien entre l’Église locale et l’aumônerie hospitalière est essentiel. L’aumônerie hospitalière n’est pas une présence hors sol. Elle est le signe de l’envoi de l’Église dans cet endroit qui représente bien souvent une enclave dans la société. Les hôpitaux sont situés fréquemment dans des quartiers périphériques, ce qui les marginalise. L’aumônier est la passerelle qui relie le dedans et le dehors. Il témoigne auprès de l’Église de ce qu’il expérimente dans ce lieu qui fait peur, qui angoisse. En retour il est important que ce ministère particulier soit porté par la communauté, lors de cultes, d’échanges avec le conseil presbytéral, par la prière d’intercession. Ce ministère doit irriguer la paroisse et l’aumônerie doit s’interroger sur sa communication ou sa non-communication.

Quel est votre rôle en tant qu’aumônier protestant ?

L’aumônier protestant, en cohérence avec le cadre défini par la Charte nationale des aumôneries de la fonction publique, accueille et s’engage à respecter les convictions philosophiques et religieuses de chacun ; il refuse à ce titre tout prosélytisme.
La mission s’inscrit dans le relationnel. Les patients et les soignants sont journellement confrontés à la fragilité de la condition humaine. Le rôle premier de l’aumônier est l’écoute pour faire advenir chez l’autre, parfois dans des moments ultimes, l’émergence de questions existentielles : qu’est-ce que l’homme ? quel sens a ma vie ? qui suis-je devant Dieu ? Peu à peu la parole se libère, sans artifice. Ce rôle ne se limite pas aux malades, dans l’intimité d’une chambre. Les familles, les soignants, l’équipe d’aumônerie hospitalière manifestent souvent le besoin d’échanges, de soutien…


L'équipe d'aumônerie hospitalière
La mission va de pair avec l’évangélisation. Dans cet espace public, quelle parole peut-on oser ?

C’est avant tout, je crois, le lieu du témoignage implicite par le simple fait de se réclamer de l’aumônerie. Croyante ou pas, la personne visitée sait qui je suis. Et moi je sais où je me situe. Je suis portée par un ensemble de convictions, qui prennent sens ou sont bousculées au contact des uns et des autres. Elles ne font pas système. Ce que je reçois peut entrer en résonance avec des textes bibliques. Si les circonstances le permettent, il m’arrive d’en proposer la lecture et la méditation. En tant qu’aumônier je me sens souvent dans la situation d’accueil, accueil de l’autre, accueil du Tout Autre. J’arrive à percevoir comment moi-même je suis évangélisée par la présence de celui qui souffre, par ce qu’il me confie... Je peux être témoin d’une foi incarnée, très vulnérable, témoin de la vie qui est à l’œuvre chez l’autre. Chaque histoire humaine est singulière. L’aumônier est une sorte de courroie de transmission, un passeur, du simple fait d’être là, sans savoir préalable. Cela suffit pour qu’un autre puisse approcher sa vérité. Il me donne sa confiance, cadeau inestimable. Donner, recevoir… chacun est bénéficiaire de l’autre sur sa route. L’espace clos de la visite peut devenir espace de liberté, le lieu d’une expérience spirituelle décisive. Simple messager, j’espère, par ma présence, rendre crédible une Parole, qui bien au-delà des mots, apporte la lumière et l’espérance en l’amour inconditionnel de Dieu, quel qu’ait pu être le parcours de sa vie.
Dans ce contexte, le verset biblique « L’Esprit souffle où il veut », prend toute sa cohérence.

Propos recueillis par Janick Pilot



mardi 10 novembre 2015

Quand un engagement missionnaire prend d'autres formes...

Pendant sept ans les paroisses réformées de Charente Maritime et celles du synode FJKM (Eglise de Jésus-Christ à Madagascar) de Mananjary–Pangalanes ont tissé des liens d'amitié et de communion.

Il y a eu des voyages et des échanges pour développer une relation continue et réciproque. Des jeunes de La Rochelle sont allés à Mananjary en 2008 et de jeunes Malgaches sont venus en France en 2009. Seize délégués des paroisses de Charente Maritime sont allés également à Madagascar en 2011 pour rencontrer les paroisses jumelles et, en avril 2012, les paroisses charentaises ont reçu quinze délégués des paroisses malgaches. Ces voyages, favorisés et soutenus par la communauté d'Eglises en mission, la CEVAA, ont été des réussites.

Outre les voyages, plusieurs envois de matériel ont concrétisé un soutien fraternel (un cabinet dentaire pour la paroisse de Sahavato; des livres pour les pasteurs et pour le lycée FJKM; des machines à coudre à pédalier; des ordinateurs portables pour les pasteurs en visite en 2012...).

Pour faciliter la gestion administrative et financière des voyages et des envois, l'association Fifandraisana 17 a été créée. "Fifandraisana" veut dire relation réciproque en malgache et 17 est, bien sûr, le numéro de département de la Charente Maritime. Son objectif : être une expression de l'engagement missionnaire des paroisses de Charente Maritime.
Délégués des paroisses de Charente Maritime


Hélas, depuis trois ans les paroisses de Charente ne sont pas parvenues à maintenir un vrai lien de communion avec leurs partenaires malgaches. Or elles ne veulent, ni ne peuvent financer tel ou tel projet particulier s'il n'est pas décidé par le conseil synodal de Mananjary !

L'engagement missionnaire consiste bien évidemment à partager les fardeaux et les peines. Cependant un appui financier ne peut pas être poursuivi sans le maintien d'une communion spirituelle et des rencontres fraternelles. Or, actuellement, les troubles politiques et le marasme économique à Madagascar ne permettent pas aux paroisses de Charente de poursuivre les relations et cela à leur grand regret. C'est pourquoi, le conseil du consistoire protestant de Charente Maritime a souhaité suspendre l'association 1901 Fifandraisana 17; le fait a été acté par une Assemblée Générale extraordinaire en Septembre 2015, à Rochefort.

Cependant l'engagement missionnaire des paroisses de Charente Maritime se poursuit, y compris avec Madagascar ! 
Il se fait notamment par l'intermédiaire du DEFAP au financement duquel elles contribuent par une part de la cible régionale (actuellement le Defap envoie à Madagascar trois Volontaires de la Solidarité Internationale pour un appui à l'enseignement). Par ailleurs, les paroisses se tiennent informées sur le pays et maintiennent leur prière pour les frères et sœurs de Madagascar.


mardi 27 octobre 2015

Témoins dans la ville

«Heureux les artisans de paix, Car ils seront appelés fils de Dieu» Matthieu 5, 9

A La Rochelle, des croyants des trois religions monothéistes se rencontrent régulièrement. Ils organisent des manifestations, concerts, conférences, débats….
Leur propos: témoigner dans la ville que les religions peuvent exprimer une parole commune, en particulier lors d’événements dramatiques, comme la tuerie à Charlie Hebdo, ou à propos de l’accueil des migrants…

Être curieux de l’autre

Juifs, chrétiens, musulmans reconnaissent leur origine en Dieu et se savent appelés à Le rencontrer. Dieu est unique, mais chaque religion a sa propre histoire et sa propre interprétation. Favoriser une écoute réciproque et confiante, dans le respect des différences culturelles et religieuses, comprendre l’autre dans son altérité: voilà l’esprit qui anime ces rencontres.


De G à D: Père Jean-Pierre Samoride, Abdallah El Hamidi,
Père Christophe Roucou, Tareq Oubrou
.
Une pédagogie du dialogue

Le groupe rochelais a étudié le livre d’entretiens «Le prêtre et l’imam», où le père Christophe ROUCOU, prêtre de la mission de France, et le grand imam de Bordeaux Tareq OUBROU lancent un appel au dialogue entre chrétiens et musulmans.

Le public de la conférence,
le 22 septembre 2015 à la salle de l'Oratoire à La Rochelle
Afin de sensibiliser un large public à l’urgence d’un dialogue interreligieux, les auteurs de cet ouvrage ont été invités à La Rochelle. Le 22 septembre 2015, dans la grande salle de l’Oratoire, plus de deux cents personnes ont assisté aux débats.

Tareq OUBROU rejette d’emblée la notion de choc des civilisations et parle de choc des ignorances. Pour lui, l’école a un rôle essentiel pour développer une pédagogie du dialogue. Dans la devise de la République "Liberté, Égalité, Fraternité", la Fraternité a une place à part. En effet, des lois régissent la liberté et l’égalité mais la fraternité est laissée à l’appréciation de chacun. C’est un terrain sur lequel les croyants peuvent s’engager, dans un esprit de paix. D'où un appel à la responsabilité personnelle pour vivre pleinement sa vie de citoyen et, le cas échéant, de croyant. Il s’agit là d’engagements pour le monde et non pas de débats théologiques.

Le premier lieu du dialogue est le service de l’autre. Le père ROUCOU cite la parabole du bon Samaritain. Jésus ne s’est jamais laissé emprisonner dans des barrières cultuelles et religieuses. Quant au salut, Christophe Roucou et Tareq Oubrou affirment que Dieu seul en détient le mystère.

Une laïcité bien comprise

Les conférenciers ont également évoqué la laïcité. L’État doit pratiquer une laïcité d’abstention et non pas une laïcité d’exclusion des religions, ce qui serait une perversion de la loi de 1905. La République n’a pas compétence pour juger les croyances. Citant Paul Ricoeur, Tareq Oubrou parle de «laïcité de confrontation». Un débat exigeant, au sein de la société civile, dans le respect des opinions de chacun, ouvre un chemin de paix où des hommes, des femmes, porteurs d’espérance, s’engagent avec confiance… Christophe Roucou, Tareq Oubrou sont de ceux-là.








Christophe ROUCOU, Tarek OUBROU, 
Le prêtre et l'imam, entretiens avec Antoine d'Abbundo, 
éditions Bayard, 2013







mardi 13 octobre 2015

Ces femmes qui ont osé au nom de l'Évangile

Tous les étés, depuis plus de vingt ans, le temple de Bergerac est ouvert chaque jour de 15 heures à 18 heures pour une exposition sur le protestantisme.
L'intitulé de cette année : Ces femmes qui ont osé...

Douze panneaux présentent des pionnières remarquables par leur audace et leur résistance. Ils proviennent de l'exposition « Femmes d’espérance – femmes d’exception... ces protestantes qui ont osé », créée par les femmes du groupe d'Orsay.
La paroisse de Bergerac a réalisé pour sa part deux panneaux sur les fondamentaux du protestantisme.

Du XVIème siècle à nos jours, à la suite et dans l'esprit de la Réforme protestante, des femmes ont fait face aux défis de leur temps. Elles ont ouvert des brèches dans des sociétés inégalitaires et perturbées. En effet, dès le début de la Réforme, des femmes de toutes conditions, des couvents jusqu'aux cours royales, embrassent les idées nouvelles.

Marie Dentière, gagnée aux idées de Luther, fuit son couvent. Elle défend la Réforme dans une perspective féministe. Son audace la fait se heurter aux autorités religieuses de Genève. Elle est considérée comme l’une des premières théologiennes laïques féministes.

En 2002, le nom de Marie Dentière a été inscrit
sur le Mur des Réformateurs à Genève.
C’est le seul nom de femme qui y figure.

Katarina van Bora, oeuvre de Lucas Cranach l’ancien.










« Avons-nous deux Évangiles,
l’un pour les hommes, et l’aultre pour les femmes ? 
L’un pour les sages, et l’aultre pour les folz ? 
 Ne sommes-nous pas un en nostre Seigneur ? "
                                 
Marie Dentière, 
Espitre tres utile, 1539





En 1523, Katarina van Bora quitte aussi le couvent pour rejoindre la Réforme. Plus tard, elle épouse Martin Luther.

Au XVIIe et XVIIIe siècle, on trouve aussi des femmes exceptionnelles par leur détermination. C'est le cas de Marie Durand, emprisonnée dans la tour de Constance, à Aigues-Mortes, après la révocation de l'Édit de Nantes. C'est sans doute elle qui a gravé «résiste» dans la margelle du puits de la prison.


Au XIXe siècle, des femmes encore ont eu des initiatives remarquables. Ainsi, Catherine Malvesin fonde un refuge pour les prostituées, une infirmerie, une école de garde-malades, un internat pour jeunes filles, une école maternelle. Avec le pasteur Vermeil, elle est à l'origine de la communauté des Diaconesses de Reuilly.

Et que dire du XXe siècle? Madeleine Barot, Antoinette Butte, Suzanne de Dietrich font l'objet d'un panneau. Elles ont en commun d'avoir fait de la résistance aux idées nazies. Elles sont aussi à l'origine d'institutions et/ou de mouvements bien vivants dans le protestantisme: la Cimade pour Madeleine Barot, la communauté de Pomeyrol pour Antoinette Butte, le Renouveau biblique pour Suzanne de Dietrich.



Hôpital des Diaconesses à Paris. Bâtiment Caroline Malvesin et pasteur Vermeil.

Ces portes ouvertes ont permis à la paroisse de Bergerac de rencontrer différentes personnes de tous horizons, étrangers, français et même bergeraçois qui entraient pour la 1ère fois dans un temple.

Pour commander l'exposition «Femmes d’espérance – femmes d’exception... ces protestantes qui ont osé», voir http://femmesdesperance.blogspot.fr (le groupe d'Orsay est une association de femmes protestantes "cherchant, avec des croyantes d'autres confessions et d'autres religions, à approfondir les liens entre féminisme et foi chrétienne")


mardi 29 septembre 2015

Homme de Mission ! Homme de Passion ! (2)

Suite de notre entretien avec Pierre-Olivier Dolino, pasteur de la Mission Populaire Evangélique au Foyer de la Duchère à Lyon.

Balade juifs-musulmans-chrétiens

FT: Aujourd’hui nous allons parler des activités du Foyer de la Duchère. Revenons d’abord sur votre «Groupe Abraham". Son âge - 30 ans - montre que la nécessité de construire des relations interreligieuses ne date pas d’aujourd’hui.

POD: En effet, on voit un certain nombre d’Eglises locales de l’EPUF s’engager maintenant dans cette direction. Mais la Mission populaire, de par ses lieux d’implantation, s’est confrontée depuis longtemps au multiculturalisme et au pluralisme religieux. Son choix a été d’accepter la réalité « mosaïque » du tissu social, de considérer cela comme une richesse. A la Duchère, nous refusons la frontière entre les différents croyants, mais également entre les croyants et les athées. Il est clair que les chrétiens sont en compagnonnage avec le Christ, mais le socle de l’engagement est pour tous «la bonne volonté» afin de rendre la terre plus habitable, plus fraternelle. Et donc il y a des musulmans qui se reconnaissent très bien dans les valeurs et le travail de la Miss Pop.



FT: Et quels sont les objectifs de ce groupe?

POD: Pour moi, il y a un pari essentiel à tenir: travailler à la connaissance mutuelle, donc encourager la «curiosité» des uns pour les autres, et en même temps approfondir l’affirmation personnelle de sa foi, de ses convictions. Il n’y a pas à faire de syncrétisme, ce ne serait respectueux ni pour les uns ni pour les autres. Parfois au lieu de parler de groupe interreligieux nous utilisons un néologisme: «interconvictionnel» pour bien signifier cet engagement dans l’échange.

Fêtes et rencontres
FT: Et à partir de quelles activités réalisez-vous cet objectif?

POD: Une fois par mois le groupe propose une réunion de lecture des textes des différentes traditions autour d’un thème. Par exemple, cette année il s’agit de «Fraternité et violence» qui se décline comme suit: dans la famille, dans la relation à l’autre, par rapport aux nations. Il faut reconnaître que les plus nombreux sont les catholiques, mais cela correspond aussi à la composition sociologique de notre pays. Puis nous fêtons ensemble les grandes fêtes des uns et des autres, ce qui rassemble entre 80 et 200 personnes.

FT: Souvent on entend déplorer que de tels groupes interreligieux ne touchent qu’une minorité de gens, et n’aient pas suffisamment d’impact pour le vivre ensemble.

POD: C’est difficile à dire mais en tout cas nous intéressons les pouvoirs publics. Ainsi les lieux de culte de la Duchère ont été intégrés par le musée de l’histoire de la ville - musée Gadagne -, dans les Balades à la découverte des lieux de culte. C’est significatif. Et nous participons activement à certains programmes qui concernent notamment la jeunesse. Par exemple, pour les 30 ans du groupe, des débats avec des jeunes vont être organisés à la MJC: «Peut-on rire de tout?», «La 
religion nuit-elle à la République?» et une émission sera réalisée en relation avec 4 radios, à base de reportages sur le rapport au quotidien des jeunes avec le religieux. Nous sommes appelés à travailler de plus en plus avec la Ville et les associations.

FT: Je suppose que le Foyer a également d’autres champs d’action?

POD: Oui, d’autant plus qu’il n’abrite pas seulement l’association 1905 mais également l’association 1901: le Comité protestant de la Duchère, lequel travaille dans deux gros secteurs: culture et convivialité, solidarité et entraide. Quand on dit cela on voit bien sûr qu’il y a cohérence et convergence entre les deux associations et je suis personnellement impliqué dans les deux, comme pasteur dans l’une, comme directeur dans l’autre.


FT: N’est-ce pas un peu compliqué à gérer pour un seul homme?

POD: Ce qui unit tout cela, c’est l’esprit de fraternité et de service, c’est aussi l’engagement fidèle des bénévoles. Enfin c’est la conviction que l’Evangile s’intéresse à tout l’homme et à tout homme. Le Comité organise des dîners-débats mensuels où l’on touche à des tas de sujets sociétaux aussi bien que politiques, des temps de convivialité, des rencontres pour l’échange des talents entre les uns et les autres, des sorties au musée et des soirées-concerts… et au niveau de l’entraide nous avons un vestiaire, nous abritons une permanence juridique de la Cimade, une permanence emploi, une permanence écrivain public…







Carte de vœux 2014 du foyer La Duchère
FT: Comment diriez-vous votre espérance pour l’avenir?

POD: Que de nouvelles personnes trouvent le chemin de l’engagement! Car la fraternité telle qu’elle est comprise à la Mission Populaire est une valeur essentielle pour notre société.

FT: Et c’est source de joie, quand on vous entend! Merci pour ce témoignage.






mardi 22 septembre 2015

Une vocation ! Une maison ! Un quartier ! (1)

Le pasteur Pierre-Olivier Dolino
La Mission s’écrit au pluriel. Nous attendons vos témoignages… mais si vous le préférez, vous pouvez aussi nous suggérer - ou accepter - de vous faire interviewer... Comme le Pasteur Pierre-Olivier Dolino, de la Mission Populaire Evangélique en poste au Foyer de la Duchère à Lyon.

F.T: Pierre-Olivier, cela fait maintenant 8 ans que vous êtes au Foyer de la Duchère à Lyon, dans le cadre de la Mission Populaire Évangélique. De quand date cette oeuvre?

P-O.D: Elle est née au lendemain de la Commune, en 1871, de la visite que réalisa le pasteur anglais Robert Mac All du Paris ouvrier très éprouvé par les combats et la répression de la Commune de Paris. On cite souvent cet appel que lui aurait lancé un ouvrier le jour de sa venue à Belleville: « Êtes-vous un ecclésiastique? Monsieur, j’ai quelque chose à vous dire. Dans ce quartier qui contient des ouvriers par dizaines de mille, nous ne pouvons accepter une religion imposée mais si quelqu’un venait prêcher un autre genre de religion, une religion de liberté et de réalité, alors beaucoup d’entre nous serions prêts à l’écouter ».
Mac All répondit en créant un premier foyer d’évangélisation et d’éducation populaire, et, devant le succès, les salles se multiplièrent. A sa mort en 1893, il laissait 136 salles d’évangélisation et un grand nombre d’œuvres sociales.


Le foyer protestant de La Duchère
F.T: Aujourd’hui la mission populaire apparaît parfois plus comme un centre social que comme un lieu d’évangélisation. Est-ce cet aspect social qui vous a motivé dans le choix de votre ministère?

P-O.D: Attention ! Mac All se vivait comme un missionnaire chargé d’amener les ouvriers à l’Evangile. Et la Mission Populaire est une association cultuelle, régie par la loi de 1905. Mais c’est vrai que très tôt dans son histoire se sont posées ces questions: faut-il une évangélisation explicite, pour faire des membres d’Eglise, ou une évangélisation seulement implicite, par la présence et la solidarité, afin de ne pas rebuter des gens qui ne seraient pas prêts à croire? Et jusqu’où doit-on accepter ou éviter un engagement politique? L’ouverture voulue par la Mission Populaire a fait que peu à peu, on a privilégié le témoignage en actes, la rencontre de l’autre. A la Mission populaire, on appelle les lieux des fraternités ou des foyers. C’est très parlant. Il s’agit d’être, dans un quartier, au milieu des autres, avec les autres, pour les autres, quels qu’ils soient, et de leur offrir une vraie maison, un lieu de vie fraternelle. Autour de cela s’organisent les activités, notamment éducatives et culturelles. Alors quand le public est très divers, avec des gens de religions différentes et des non croyants, on apprend à parler autrement, en évitant tout ce qui pourrait ressembler à du prosélytisme. Mais on célèbre aussi le culte à la Mission populaire, on vit également des célébrations avec d’autres dans le quartier, on a des partages bibliques… Alors pour répondre à votre question, c’est très important pour moi de travailler à l’équilibre entre les deux aspects: social et évangélique.







L'accueil du Foyer
F.T: Vous venez de la mission populaire ?

P-O.D: Je viens du milieu réformé, et dans le cours de mes études, j’ai fait un stage dans une paroisse de campagne. Mais lors d’un week-end avec la Mission dans l’Industrie en Région Lyonnaise, j’ai vécu un véritable appel à aller vers le monde du travail. Et j’ai commencé tout de suite comme proposant au Picoulet, à Paris, où je suis resté 7 ans. Ce qui me plaît c’est la diversité, le côté sans frontière. C’est un peu «écartelant», mais c’est là que je me sens à ma place. Alors, il faut absolument dépasser le débat implicite ou explicite. Ce qui est important c’est de s’adapter aux personnes qui viennent vers nous. Et cela d’autant plus qu’il y a beaucoup de diversité autour des Fraternités.

F.T: Justement, parlez-nous un peu de votre quartier.

P-O.D: La Duchère est un quartier de Lyon qui a été urbanisé dans les années 60, d’abord pour faire face à la grande pénurie et loger les ouvriers des usines locales, puis pour accueillir les rapatriés d’Afrique du Nord à la fin de la guerre d’Algérie. Un peu plus tard sont arrivés des immigrés du Maghreb, et toute cette population a dû faire face à l’inexorable montée du chômage à partir des années 90. Créé en 1963 à l’initiative des protestants lyonnais, le foyer a accompagné toutes les transformations du quartier sur quarante ans. Grâce à l’engagement d’une soixantaine de bénévoles, il est vraiment bien inséré dans le tissu social, ecclésial et culturel du quartier et plus largement de Lyon. Et le travail dans trois directions complémentaires: le cultuel, le culturel et le social. Cet équilibre est essentiel et c’est ce qui nous a permis depuis longtemps de travailler en particulier à la fraternité interreligieuse. Une des réussites est le groupe Abraham qui réunit depuis 30 ans des chrétiens, des juifs et des musulmans, et qui fait un excellent travail, reconnu, non seulement dans le quartier, mais également au niveau des pouvoirs publics de Lyon.
Visages JL Leclerc, exposé au Foyer


mardi 15 septembre 2015

La Mission s’écrit au pluriel

Voyages, visites, accueil, rencontres œcuméniques et interreligieuses, repas, chants, conférences, expositions, lectures, manifestations de rue…, les différents témoignages reçus sur notre blog témoignent bien de l’aspect multiforme de la mission aujourd’hui. En réalité la mission est moins une œuvre spécifique d’évangélisation que l’écoute et l’accueil de l’Esprit de vie dans toutes les œuvres de l’Eglise et de ses membres.



En quoi peut-on qualifier tout cela de missionnaire ?

Au cœur il y a la Parole qui nous fait vivre, et de cette Parole naissent des intuitions, des idées, des projets, des espérances, des possibilités, des réalisations. Si nos entreprises ne sont pas animées par l’Esprit missionnaire, elles se transforment en tâches et responsabilités utiles, nécessaires ou simplement souhaitables, mais nous les vivons rapidement sur le mode du devoir, avec le même soupir que Marthe affairée au service de la maison et se plaignant que sa sœur Marie captivée par Jésus ne l’aide pas. Autrement dit la joie de servir s’essouffle sous la fatigue.

Si en revanche nous nous vivons comme envoyés, missionnés, nous nous sentons renforcés et soutenus par Celui qui habite notre être car c’est à lui que finalement nous rendrons des comptes, alors nous devenons plus disponibles et plus tolérants avec les autres dans notre partage des tâches et des responsabilités. Nous pouvons même accepter avec humour d’être parfois des « serviteurs inutiles ».


Mais l’Esprit de mission a son rythme, qui n’est pas tout à fait celui du monde! Sa respiration est plus lente et plus profonde.
Avant la décision il demande l’écoute, pendant et après l’action il suggère la méditation et la prière. Mais quels que soient les fruits, c’est dans la reconnaissance et l’action de grâce que nous trouverons de nouvelles idées, de nouveaux projets, et le désir et la force de les mettre en route.

Alors n’hésitez pas : témoignez de toutes les actions missionnaires que vous vivez au sein de vos communautés, associations, rencontres …. Nous en serons tous nourris!















mardi 8 septembre 2015

Art et Bible à Limoges - Une mission œcuménique : faire connaître et aimer la Bible à un large public à travers les œuvres d’art.




Depuis maintenant six ans l’Association « Expo Bible Limousin », fondée par les Eglises adventiste, assemblée de Dieu, baptiste, catholique, copte et réformée ainsi que la communauté juive, organise à Limoges un cycle de quatre conférences audiovisuelles annuelles. 


Dès le départ l’objectif a été double: culturel et spirituel. Il s’agissait de montrer comment la Bible a nourri et marqué toute notre histoire de l’art, et qu’il est donc difficile de parcourir les musées sans une base de connaissances bibliques. Mais au-delà du savoir, le désir a été d’exposer comment toute œuvre correspond à une interprétation personnelle et originale de la scène choisie et des personnages représentés par l’artiste. Pour cela, les intervenants des conférences ont travaillé en binômes, composés à chaque fois d’un bibliste et d’une personne formée à l’analyse des images. Chacun des deux s’est évertué à rendre sensible la problématique existentielle des textes choisis : l’homme devant Dieu, les relations familiales, l’exil, la violence, le pouvoir…


La première année a été consacrée aux récits d’origine : la sortie d’Eden, le meurtre d’Abel par Caïn, le déluge et la construction et la destruction de la tour de Babel ; la seconde s’est concentrée sur l’histoire des Patriarches : Abraham, Isaac, Jacob, Joseph ; la troisième sur Moïse : l’enfance et la révélation de Dieu, la sortie d’Egypte, le don des tables de la loi, le veau d’or ; la quatrième sur des femmes d’Israël : Ruth l’étrangère, Judith ou le meurtre parfait, la fille de Jephté, Esther la courageuse, la cinquième sur Israël au temps des rois : Salomon le Magnifique, Samuel et Saül, David et Bethsabée ; la sixième sur la vocation prophétique : Ésaïe, le voyant, Jérémie, de la lamentation à l’espérance, Ézéchiel, le guetteur, Jonas, le prophète englouti.


Depuis six ans le succès ne s’est pas démenti, et ce sont environ 300 personnes qui se sont rassemblées à chaque fois pour admirer les chefs-d’œuvre et percevoir, grâce à une approche inédite, les répercussions nouvelles de la Bible dans leur existence. Cet intérêt prouve, s’il en était besoin, que la Bible est bien Patrimoine mondial de l’humanité. Les idées et les talents des uns et des autres nous permettent de la faire vivre et parler bien au-delà des religions et des cercles confessionnels.
Passionnante mission!


mardi 1 septembre 2015

Une démarche interreligieuse pour combattre les fanatismes

Fin février, quelques temps après les attentats de janvier, deux cents personnes de toutes convictions ont choisi de se rassembler pour une conférence interreligieuse tant l’urgence et la nécessité du dialogue s'imposaient. Cette conférence, sous forme de table ronde, a eu lieu à la paroisse EPUdF des Batignolles.
Cela fut un véritable événement!

Quatre intervenants (musulman, juif, catholique et protestant) ont pu montrer comment, dans chacune de leurs traditions, il est nécessaire de combattre des dérives propres, et comment nous pouvons, ensemble, nous dresser contre le fanatisme partout où il se niche.

Voici ce qui a semblé indispensable :

  • Revenir au Coran dans son contexte, sans se laisser manipuler par une tendance minoritaire qui prétend le lire pour aujourd'hui de manière radicale et meurtrière.
  • Prendre au sérieux la question du vivre ensemble, sans naïveté mais sans les peurs ni les rejets qui font le lit de l’intégrisme.
  • Relire nos textes, y compris les textes violents, comme un miroir de notre condition humaine qui comporte de la violence. Et nous demander comment canaliser spirituellement cette violence.
  • Analyser nos pulsions, intimes et profondes, qui provoquent de la violence, afin de les dépasser.
  • Combattre nos «fanatismes passifs», c'est-à-dire nos manières de parler qui, même sans que nous le voulions, peuvent dériver vers des formes de rejet de l’autre et basculer vers le fanatisme. La prétention à la Vérité crée le rejet qui peut devenir violence réelle. Nos mots peuvent parfois engendrer des maux.


Tous les retours que nous avons eus de cette soirée sont plus qu’encourageants.

Oui, nous devions le faire et créer ainsi cet élan de vérité et de fraternité entre nous.

Oui, nous avons des différences. Mais nous apprenons par le dialogue que le véritable esprit critique passe par une autocritique humble et, par ailleurs, nécessaire parce qu'elle rend possible la critique fraternelle de l’autre.

Un constat positif qui est un appel à poursuivre cette démarche interreligieuse. 

Nous poursuivrons donc sur ce chemin. L’évangile est pour nous la référence et la source d’inspiration. Il nous invite à aller vers les autres et à les accueillir, non comme des jumeaux, mais comme des frères et sœurs.


mardi 18 août 2015

Évangéliser les jeunes par les jeunes - Jeunesse pour Christ en "Plage-station"

Profiter des vacances pour approfondir sa foi, la partager avec d’autres jeunes et oser en parler sur les plages, voilà le programme "Plage-station" mis en œuvre par l’association Jeunesse pour Christ (JPC), organisation internationale présente dans cent pays du monde. JPC est membre de la Fédération Protestante de France et de l’Alliance Évangélique Française.
Ces jeunes nous les avons rencontrés en Charente Maritime, où ils ont passé quelques jours de vacances. Ils ne se connaissaient pas auparavant mais ont immédiatement trouvé le bon rythme pour vivre, agir et témoigner ensemble. La tranche d’âge était large, de 17 à 35 ans.
Ils sont étudiants pour la plupart. Une des responsables est doctorante en droit, une autre est professeur d’anglais, Shamsia, élève infirmière issue d’une famille musulmane, nous a confié qu’elle avait attendu d’avoir 18 ans pour demander le baptême. Et puis il y a les autres : ingénieur, professeur des écoles, éducateur, en recherche d’emploi, engagés dans le mouvement Jeunesse en mission... tous les profils d’une jeunesse présente au monde.
Ils viennent de toutes les régions françaises et même parfois de contrées plus lointaines. La foi chrétienne n’a pas de frontières ! Ils sont issus d’Églises protestantes évangéliques, mais pas uniquement. Chaque parcours est singulier, mais tous ont rencontré le Christ et ils veulent le faire savoir! Ils sont présents là où les plages attirent les vacanciers, comme le nectar les abeilles. Mais c’est un miel bien particulier qui est offert aux estivants. 
Devant le Temple de La Rochelle
Les jeunes organisent des jeux pour les enfants, chantent, dansent et font des spectacles de rues. Quand la conversation s’engage, spontanément ou en réponse à un questionnaire, ils expriment ce qui donne sens à leur vie. Leur témoignage est explicite. «Jesus, my lifeguard» est inscrit sur leur tee-shirt. "Lifeguard", terme utilisé pour les sauveteurs en mer, fait sens sur les rivages maritimes. Jésus est mon « Sauveteur »: voilà l’annonce de la bonne nouvelle à partager.
Le visage du Christ peint sur place par les jeunes
Pour les personnes qui ne connaissent pas la Bible et souhaitent en prendre connaissance, un évangile est offert. La rentrée n’est pas synonyme d’arrêt des activités. Les membres de Jeunesse pour Christ sont missionnaires dans leurs propres Églises. Ils discernent les éventuels leaders, les futurs bénévoles qui travailleront avec les permanents de l’association, en partenariat avec les Églises où un évangéliste peut être envoyé pour une mission de formation.
Prière, unité, louange, service, édification sont des mots qui structurent et mettent en marche, dans les pas du Christ. Jeunesse pour Christ invite chacun sur ce chemin de vie. www.jpcfrance.com